Le 2 septembre 2024, l’église de Russan, édifice du XVIIe siècle sur la commune de Sainte-Anastasie, a été choisie par Stéphane Bern pour bénéficier de l’aide du Loto du patrimoine. Un coup de pouce pour une rénovation nécessaire.
Le 2 septembre 2024, c’est assis sur un toit lors d’un chantier que le maire de Sainte-Anastasie Gilles Tixador a été informé par les journalistes de la nouvelle : l’église de Russan du XVIIe siècle (construite en 1681) a été retenue pour le Loto du patrimoine. Un coup de pouce à 130 000 € de l’animateur Stéphane Bern qui réchauffe le cœur des membres de l’association locale « 2022, Abside & Co ».
Son président Alain Béchard, qui a pour la quatrième année installé une crèche de plus en plus fournie au sein de l’église, rappelle le projet de rénovation : « Ce patrimoine local se dégrade lentement du fait de l’installation dans les années 50 d’une dalle en béton qui emprisonne l’humidité ».
Les travaux, d’un coût d’1,4 M€, doivent permettre une mise hors d’eau (réfection de la toiture, des façades et reprise du drainage), la démolition du dallage en béton pour retrouver le sol d’origine , restaurer l’intérieur. Il faut se souvenir qu’en septembre 2002, lors de la terrible crue du Gardon, l’eau est entrée dans l’église, effaçant sur près de trois mètres de haut les peintures des murs.
Pas d’office depuis les inondations de 2002
Depuis cet épisode, plus aucun office religieux n’a eu lieu. L’église a été ouverte lors des Journées du patrimoine, en fin d’année pour la crèche, à un groupe de cyclotouristes, aux lycéens de Dhuoda, à une chorale pour profiter de l’acoustique lors de répétitions.
Sur place, avant même que la rénovation débute, on se projette sur ce que sera l’endroit, « un lieu culturel, culturel, ouvert ». Les futurs visiteurs pourront admirer ainsi les décors « du XVIIe siècle, une évocation du chemin de croix, d’autres du XIXe ». Des œuvres d’inspiration néoclassiques. L’édifice constitue une construction à nef unique avec deux chapelles qui forment un transept, une construction couverte d’une voûte en berceau soutenu par un doubleau. Le grand tableau du peintre Xavier Sigalon de 1807, classé aux Monuments historiques, a été restauré et est pour l’instant exposé à la mairie.
Cet édifice constitue un coup de cœur pour Alain Béchard : « J’ai été baptisé ici, enfant de chœur et je suis passionné de patrimoine. Quand je passais devant l’église, je me disais qu’il fallait faire quelque chose. Ce projet me tient à cœur. » Le président de l’association a rencontré à l’automne 2020, avec le maire, l’architecte nîmois M. Bruguerolles qui avait réalisé une étude préalable, puis le responsable départemental de la Fondation du patrimoine, celle qui a retenu le projet qui peut bénéficier de dons.
Chantier en trois parties
Puis, il y a eu le coup de pouce du Loto du patrimoine en septembre 2024. Une belle promotion pour l’église. « Avant que je sois maire en 2014, cette rénovation de l’église, c’était l’Arlésienne, un enjeu de campagne électorale ! », confie Gilles Tixador. Après des désillusions, les 1 600 habitants du village peuvent espérer la rénovation de l’église : « Si on est retenu par le Loto du patrimoine, c’est la preuve du sérieux de notre projet »ajoute l’édile. Alain Béchard et son équipe de passionnés, composée de Dimitri Aubin et Lilain Euzeby, suivent de près l’avancée du dossier.
Il faudra notamment des études complémentaires de la Direction régionale des affaires culturelles pour les décors. Le chantier sera divisé en trois tranches. Il reste à trouver un maître d’œuvre, des architectes, avant d’attaquer la rénovation de la toiture, de la façade, puis de la dalle. L’appel d’offres sera lancé en mars, ce qui permettra d’attaquer les travaux à partir de 2026. Le maire espère, au-delà des soutiens financiers de partenaires, une exonération de taxes, et reste prudent sur la date de fin de chantier. La rénovation ne fait plus de doute.